Saint Jean-Baptiste de La Salle, patron des éducateurs


BIEN AVANT LES INSTITUTEURS DE " LA LAIQUE ", IL Y A EU LES FRERES DES ECOLES CHRETIENNES


Jean-Baptiste de La Salle a révolutionné l'enseignement au XVIIème siècle. Attentif aux enfants, les aimant profondément, il leur a donné la première place.

Ces enfants sont la portion la plus innocente de l'Eglise, vous devez donc les rendre saints, qu'ils ne tournent pas à n'importe quel vent de doctrine, soit par des compagnons qu'ils fréquentent, ou par des hommes qui les engagent dans l'erreur !

Dans un premier temps, il a rassemblé les enfants des rues pour les aider et déjà les éduquer (au sens étymologique du terme : tirer vers le haut).

Demandez à Dieu la grâce de veiller tellement sur les enfants qui vous sont confiés, que vous preniez toutes les précautions possibles pour les garantir des chutes considérables. Dans l'éducation des enfants, on exerce la fonction des anges gardiens. Vous descendez vers ces enfants, pour les instruire, et vous les faites monter à Dieu ; IL EST DE VOTRE DEVOIR DE REPRENDRE CEUX QUI SONT DEREGLES, D'ANIMER CEUX QUI MANQUERAIENT DE COURAGE, DE SUPPORTER LES FAIBLES ET D'ETRE PATIENTS A L'EGARD DE TOUS.

Leur avez-vous fait pratiquer le Bien d'une manière proportionnée à leur âge?


Dans un second temps, conscient des besoins de ces enfants, il leur a dispensé ce que l'on pourrait appeler un enseignement technique. Ainsi leur apprend-il à lire et à écrire en français (le latin sera pour plus tard), il leur enseigne aussi le calcul et le dessin. Ce sont des domaines nécessaires pour le petit commerce et l'artisanat qui continuent de se développer à l'époque.

Apprenez aussi à ceux qui sont sous votre conduite les choses extérieures qui sont de votre devoir, la lecture, l'écriture, et tout le reste avec toute l'application possible.

Enfin, il laisse tomber l'enseignement individuel qui était alors la méthode pédagogique. ll enseigne à un groupe, groupe qui devient vite une classe, avec un système de tutorat entre élèves.

Tout est donné, l'enseignement des Frères est gratuit.

ll comprend qu'une formation est nécessaire pour que les maîtres puissent mener à bien leur tâche. ll fonde alors les " séminaires pour les maîtres ", séminaires que l'on peut considérer comme les ancêtres des écoles normales d'instituteurs. Il multiplie les recommandations qu'il a réunies dans ses méditations et dont nous citons aussi quelques extraits.

Monsieur de La Salle dut affronter la colère de maîtres qui voyaient leur échapper leur clientèle, maîtres violents, qui se faisaient payer très cher et se révélaient souvent bien peu scrupuleux. Ses écoles furent plusieurs fois agressées.

Deux siècles plus tard, un certain Jules Ferry rédige les lois rendant l'école gratuite, laïque et obligatoire. L'organisation de cette école ressemble étrangement à celle des Frères des Ecoles Chrétiennes, jusqu'à la leçon de morale qui paraît reprendre la " réflexion " qui débutait chaque journée de classe chez les Frères.