Le pape François a canonisé le Frère Salomon Leclercq, Frère des Ecoles ChrétiennesLa Congrégation des causes des saints a en effet publié mardi 10 mai un décret reconnaissant un miracle attribué à l’intercession de ce bienheureux originaire de Boulogne : la guérison inexpliquée d’une petite fille de la banlieue de Caracas, la capitale vénézuélienne. En 2007, la petite María Alejandra Hernández, 5 ans, avait en effet été mordue par un serpent extrêmement venimeux près du foyer de religieuses où elle était hébergée. Emmenée à l’hôpital après deux jours sans réels soins, les médecins lui donnent peu de chances de survie et proposent néanmoins de lui amputer la jambe, expliquant aux religieuses qui l’ont amenée que seul « un miracle » pourrait la sauver. Enfants et religieuses se mettent alors à prier à l’intercession du bienheureux Salomon Leclercq dont l’effigie orne la petite chapelle de l’ermitage proche du foyer. Moins de deux heures après le début de leurs prières, la petite María Alejandra reprend des couleurs. En peu de temps, tous les symptômes disparaissent. Le « miracle » auquel les médecins eux-mêmes s’étaient remis sera reconnu en 2011 par le diocèse de Caracas. Originaire de Boulogne-sur-Mer, Guillaume-Nicolas-Louis Leclerq entre chez les Frères des écoles chrétiennes et prend le nom de frère Salomon. Professeur puis maître des novices, il devient ensuite secrétaire du supérieur général. Lors de la révolution française, il choisit de rester fidèle à sa vocation et refuse de prêter le serment constitutionnel. Il vit alors dans la clandestinité avant d´être arrêté et enfermé à la prison des Carmes à Paris. Tué à coups d´épée, le 2 septembre 1792 avec 188 autres personnes. Salomon Leclercq est le premier martyr de sa congrégation, béatifié en 1926. En canonisant Frère Salomon, le Pape François le donne à toute l´Église comme modèle d´une vie donnée pour suivre le Christ. "Les saints sont des hommes et des femmes qui entrent jusqu’au fond dans le mystère de la prière. Des hommes et des femmes qui luttent avec la prière, laissant l’Esprit Saint prier et lutter en eux ; ils luttent jusqu’au bout, avec toutes leurs forces, et ils vainquent, mais pas tout seuls : le Seigneur vainc en eux et avec eux. Ainsi ces sept témoins qui ont été canonisés aujourd’hui, ont combattu la bonne bataille de la foi et de l’amour avec la prière." Pape François, extrait de l’homélie pour la canonisation du Frère Salomon 16/10/2016 "Je suis frappé par sa fidélité à une décision libre de consacrer sa vie au Christ. À chaque fois, il a répondu positivement aux appels successifs pour diverses missions. C’est donc logiquement qu’il a choisi de rester fidèle jusqu’au bout, jusqu’au martyre." Fr Jean-Paul Aleth, extrait de l’article de Paris Notre Dame du 6/10/2016 Salomon Leclercq est entré au noviciat de St Yon à Rouen, le 25 mars 1767. Après avoir enseigné, il exerça les fonctions de directeur d’études, d’économe et intendant, de directeur du noviciat ; il était, en 1790, secrétaire général du Frère Agathon, Supérieur Général des Frères des Écoles Chrétiennes. Il refusa de prêter le serment de la Constitution civile du clergé. Tout en continuant à exercer sa mission dans la clandestinité, il écrivit de nombreuses lettres à sa famille. Elles témoignent de sa foi profonde et de son inébranlable fidélité au Christ et à l’Église et de son désir d’offrir sa vie en sacrifice. Il fut arrêté et emprisonné au Couvent des Carmes, le 15 août 1792, avec de nombreux évêques, prêtres et religieux. Le 2 septembre, les prisonniers furent massacrés à l’épée dans le couvent et son jardin. Le Frère Salomon est le premier Frère des Ecoles Chrétiennes martyr et aussi le premier à avoir été béatifié, le 17 octobre 1926, avec 188 de ses compagnons martyrs. |